YOM KIPPUR
Le jour du grand pardon (littéralement « le jour des expiations ») est un des plus grands jours de l’année pour les croyants du judaïsme. C’est le jour où ils demandent le pardon de D.ieu pour les péchés de l’année passée.
De nos jours, les croyants juifs jeûnent et prient pour exprimer leur repentance. Ils ne doivent accomplir aucun travail et se rendre à la synagogue pour les moments de prière traditionnels (cinq en tout) et des lectures de passages bibliques dans le Lévitique et Jonas.
Quelle est la différence avec les temps bibliques ?
Quand D.ieu a institué le Yom Kippur[1], il a demandé le sacrifice de deux béliers à la place des péchés du peuple. Un bélier « pour Azazel » et un bélier « pour l’Eternel ». Le premier devait recevoir symboliquement les péchés du peuple par imposition des mains puis être envoyé hors du camp dans le désert afin qu’il y disparaisse. Le second bélier était sacrifié sur l’autel des holocaustes et son sang répandu sur l’arche d’alliance par le Grand Prêtre (lui-même aspergé préalablement du sang).
Aujourd’hui, il n’y a plus de Temple et plus de sacrifice pour les péchés. Le seul sacrifice est le jeûne pratiqué par les croyants.
Comment faire l’expiation pour nos péchés ?
Mais cela pose un problème par rapport à la loi de Moïse qui précise bien au chap. 17 de Lévitique (v.11) : « Car le principe vital de la chair est dans le sang. Et moi je vous l'ai accordé sur l'autel, pour procurer l’expiation pour vos personnes, car c'est le sang qui fait expiation pour la personne. » (Traduction du Rabbinat).
Avez-vous bien lu ? « C’est le sang qui fait expiation », c’est-à-dire que pour être pardonné il faut que quelqu’un meurt (verse son sang) à notre place. À l’époque de Moïse et jusqu’en 70 de notre ère, on offrait des sacrifices d’animaux pour son âme. Le jeûne (qui parait-il serait un sacrifice de graisse) ne peut donc procurer l’expiation.
Ce principe de la loi est absolu car la Parole de D.ieu est claire : « l’âme pécheresse seule mourra »[2] comme l’avait déclaré le Seigneur à Adam : « Mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point, car du jour où tu en mangeras, tu dois mourir ! »[3]. Oui, le salaire du péché, c’est la mort, et pour expier nos péchés il faut qu’ils passent par la mort !
Mais il est aussi écrit que D.ieu ne veut pas la mort, même du méchant, mais qu’il change de conduite et qu’il vive[4]. Cela nous amène à une autre question : qu’est-ce que la repentance ?
Qu’est-ce que la repentance ?
Le fait de jeûner, de prier, n’est pas une marque suffisante de repentance. Dans le récite de Jonas, le roi de Ninive, face au jugement imminent de Dieu, appelle son peuple et sa ville à prendre le sac et la cendre, à jeûner et prier, avec ces mots : « Que chacun invoque Dieu avec force, qu’il renonce à sa mauvaise conduite et à la violence qui est dans ses mains »[5].
La repentance implique un changement profond de cœur, un demi-tour dans nos comportements, et d’abord dans nos pensées. Mon orgueil, mon égoïsme, mon manque d’égards et d’amour, mes actions malhonnêtes, mes péchés contre la loi de D.ieu, tout cela doit être enlevé, banni de ma vie ! Et pas seulement en théorie le jour du Kippur ! Sinon, ne serait-ce pas une immense hypocrisie que de pleurer, jeûner, prier pour obtenir le pardon et recommencer les mêmes péchés le lendemain jusqu’à l’année suivante ?
Le vrai jeûne selon le prophète Isaïe
« Pourquoi jeûnons-nous, sans que tu t'en aperçoives? Mortifions-nous notre personne, sans que tu le remarques? " C'est qu'au jour de votre jeûne, vous poursuivez vos intérêts et tyrannisez vos débiteurs. Oui, vous jeûnez pour fomenter querelles et dissensions, pour frapper d'un poing brutal; vous ne jeûnez point à l'heure présente pour que votre voix soit entendue là-haut. Est-ce là un jeûne qui peut m'être agréable, un jour où l'homme se mortifie lui-même? Courber la tête comme un roseau, se coucher sur le cilice et la cendre, est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour bienvenu de l'Eternel? Mais voici le jeûne que j'aime: c'est de rompre les chaînes de l'injustice, de dénouer les liens de tous les jougs, de renvoyer libres ceux qu'on opprime, de briser enfin toute servitude; puis encore, de partager ton pain avec l'affamé, de recueillir dans ta maison les malheureux sans asile; quand tu vois un homme nu, de le couvrir, de ne jamais te dérober à ceux qui sont comme ta propre chair! 8 C'est alors que ta lumière poindra comme l'aube, que ta guérison sera prompte à éclore; ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté de l'Eternel fermera la marche. Alors tu appelleras et le Seigneur répondra, tu supplieras et il dira: "Me voici!" Oui, si tu bannis de ton sein toute oppression, le geste violent et la parole malfaisante, si tu témoignes ta bienveillance à l'affamé et rassasies celui qui est torturé par le besoin, ta lumière brillera au milieu des ténèbres, et ta nuit sera comme le plein midi. » (Isaïe 58:3-10).
Quel est le sens du mot Kippur ?
Kippur en hébreu a pour racine l’idée de « couvrir ». Le couvercle de l’arche d’alliance s’appelait en effet le Kappôreth (traduit par propitiatoire dans la Bible du Rabbinat). Ce couvercle était aspergé de sang le jour de Kippur, symbolisant le fait que D.ieu couvrait les péchés commis l’année précédente et ne condamnait pas son peuple.
Mais couvrir n’est pas pardonner, effacer, ôter. C’est pourquoi D.ieu a annoncé par le prophète Jérémie une nouvelle alliance : « Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, qui ne sera pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d'Egypte, alliance qu'ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur. (…) Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l'Eternel, quand j'aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu'au souvenir de leurs péchés. »[6].
La nouvelle alliance en mon sang
Qui sera le bélier de la nouvelle alliance, le sacrifice d’expiation qui effacera et pardonnera nos péchés ?
Le prophète Yohanan, le messager de l’alliance selon Malachie 3 :1, nous l’a indiqué, en pointant vers Jésus de Nazareth : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde »[7].
Jésus l’a affirmé lui-même en levant sa coupe lors du dernier Seder avant sa mort : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous. »[8].
Une conclusion
Le véritable Yom Kippur doit être un jour avec une vraie repentance et une vraie expiation.
La vraie repentance est un changement de cœur et non quelques regrets hypocrites. Le vrai jeûne est suivi d’actions de miséricorde et d’amour. Il a pour but de rencontrer D.ieu dans l’intimité de son âme et d’être transformé par cette rencontre.
La vraie expiation est par le sang et non par un simple jeûne. D.ieu a donné le sang de la nouvelle alliance à travers Jésus de Nazareth, le fils de David et fils de Dieu.
Prophète Isaïe 53 :5-6 : « Et c'est pour nos péchés qu'il a été meurtri, par nos iniquités qu'il a été écrasé; le châtiment, gage de notre salut, pesait sur lui, et c'est sa blessure qui nous a valu la guérison. Nous étions tous comme des brebis errantes, chacun se dirigeant de son côté, et Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous. ».